Chaque année, entre 17 000 et 18 000 nouveaux cas du
carcinome basocellulaire (cancer
de la peau) sont diagnostiqués en Belgique. C’est la variété la plus fréquente
du cancer de la peau.
Les personnes âgées de 45 ans et plus sont les plus touchées. La tumeur se
développe particulièrement sur les zones de la peau qui sont les plus exposées
à la lumière ou à d’autres sources de rayons ultraviolets, telles que le
visage.
Le carcinome basocellulaire est décrit comme une tumeur « à malignité locale ». L’une de ses particularités est qu’il ne donne qu’exceptionnellement naissance à des métastases. C’est ainsi que son taux de mortalité est l’un des plus faibles. Plus de 98 % de patients en sont guéris. Il n’empêche.
Comme pour chaque type de
cancer, cette pathologie nécessite une prise en charge appropriée, faute de quoi
les lésions développées en surface peuvent s’étendre et toucher les tissus
situés sous la peau. Conséquences : le traitement devient beaucoup plus lourd
et dès lors plus difficile à tolérer par le patient et ses chances de guérir
s’amenuisent.
Comment s’effectue le diagnostic du carcinome basocellulaire?
Le diagnostic s’établit sur base d’un examen clinique. Les dermatologues
savent bien reconnaître les formes habituelles et les formes inhabituelles de
la tumeur. En cas d’hésitations, nous faisons une
biopsie cutanée qui consiste en un
petit prélèvement de la peau que l’on envoie au laboratoire «
anatomopathologique » qui permet d’établir de façon définitive le diagnostic
de cancer. Mais j’insiste sur le fait qu’il faut que le patient vienne en
consultation rapidement face à une lésion de la peau qui saigne ou lorsqu’il
remarque une lésion qui s’agrandit progressivement sur quelques mois. Lorsque
la pathologie est détectée de façon précoce, les traitements sont relativement
simples et efficaces.
Quelles sont les causes à l’origine de cette tumeur ?
Une exposition solaire répétée est le principal facteur favorisant ce type de
cancer. L’accumulation des dégâts génétiques provoqués par l’exposition
solaire reste vraiment la cause la plus importante.
Quels sont les traitements préconisés ?
Ce cancer peut être traité de différentes manières. Le traitement dépend de toute une série de facteurs :
- L’âge du patient.
- Le type de tumeur basocellulaire développé.
- La taille de tumeur.
Le carcinome basocellulaire nodulaire est la forme la plus répandue avec 60 à 65 % des cas.
Le plus souvent, l’excision chirurgicale est procédée pour cette variété
pathologique. Ensuite figurent des carcinomes basocellulaires superficiels qui
se limitent au niveau de la surface de la peau. Il existe dans ce cas des
traitements pour soigner des zones entières de la peau affectées par la
tumeur.
Mais l’arsenal thérapeutique moderne s’est enrichi d’un nouveau traitement…
Oui. Face à des lésions très agressives, il existe un nouveau médicament administré par voie orale. C’est un traitement qui va stopper la progression de la tumeur et conduire à sa régression. Ce traitement est utilisé chez des patients dont un traitement chirurgical n’est plus approprié, et dont les autres options thérapeutiques, comme une radiothérapie ne conviennent plus.
Il y a des conditions préalables pour pouvoir prescrire ce médicament au
patient. C’est une décision qui doit être discutée au cours d’une concertation
oncologique multidisciplinaire avec des dermatologues, des oncologues,
des pathologistes, des chirurgiens et des radiothérapeutes. Le patient sera
évidemment préalablement informé des possibles effets secondaires.
Peut-on prévenir ce type de cancer ?
La meilleure prévention est un comportement raisonnable au soleil. Il ne faut pas tomber dans les excès. Une protection solaire vestimentaire et par écrans solaires est très importante. Ce sont finalement les excès qui sont dangereux dans le processus de formation du cancer.
"La meilleure prévention est un comportement raisonnable au soleil."
Le Docteur Arjen F. Nikkels est dermatologue au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Liège et Professeur à l’Université de Liège.