En affectant le système nerveux central, la maladie de Parkinson provoque de nombreux troubles.
Le Docteur Frédéric Evrard, du service de neurologie à la Clinique Saint-Pierre, en évoque les différents aspects.
Quelles sont les causes de la maladie de Parkinson ?
La cause exacte n’est pas encore connue, mais on s’accorde à dire que des facteurs environnementaux ou génétiques sont à la base de la maladie.
On retrouve déjà quelques descriptions des symptômes dans des textes anciens, datant d’il y a plus de 4000 ans, même si cela ne fait que près de deux cents ans, en 1817, que James Parkinson décrira la maladie de manière plus précise. Ce sont principalement des sujets âgés qui sont touchés, mais il arrive également que des adultes plus jeunes soient atteints : l’acteur Michael J. Fox en est un exemple célèbre. Ce sera dans cette tranche d’âge que l’on s’emploiera à détecter une mutation génétique qui aurait pu déclencher la maladie.
Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson ?
Plusieurs signes se manifestent : le patient présente un tremblement au repos, accompagné d’une raideur au niveau des articulations ainsi que d’une bradykinésie (une lenteur dans la réalisation des mouvements)… Une micrographie (le fait d’écrire beaucoup plus fin) est fréquente aussi.
Parallèlement, des symptômes non moteurs peuvent se manifester par des sensations d’angoisse ou de dépression ; des troubles du sommeil et de digestion peuvent également survenir, ainsi que des troubles du comportement et de la libido.
Comment le médecin arrive-t-il à poser un diagnostic ?
Afin d’écarter tout risque d’erreur de diagnostic, les examens cherchent prioritairement à s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une autre maladie en effectuant divers tests : résonance magnétique, prise de sang ou encore le DAT-scan, une imagerie cérébrale fonctionnelle qui va étudier le fonctionnement des neurones à dopamine au niveau des structures cérébrales. Il faut également exclure la prise de certains médicaments.
Quels sont les traitements proposés aux différents stades de la maladie de parkinson ?
« Toute une gamme de traitements existe. Le principe est donc de remplacer la dopamine qui n’est plus produite au niveau du cerveau. Le traitement à la lévodopa, le plus ancien de ces traitements, a été synthétisé dans les années 60.
On retrouve ensuite les agonistes dopaminergiques, qui ont également un but symptomatique.
Viennent ensuite les médicaments anticholinergiques, qui vont agir sur les tremblements, et les médicaments neuroprotecteurs, pour lesquels des études récentes (réalisées sur des animaux d’abord et sur des sujets humains ensuite) tendent à démontrer que l’évolution de la maladie est plus lente sous leur influence.
Un traitement chirurgical du cerveau est possible : des électrodes sont placées au niveau de sous-structures du cerveau et donnent des impulsions qui modulent les symptômes moteurs.
Un autre traitement se présente sous la forme de gel administré à l’aide d’une pompe portable fixée à la ceinture, par une sonde à demeure, mise en place lors d’une gastrostomie percutanée, et qui se termine dans l’intestin. Cette pompe réglable délivre de la lévodopa de façon constante tout au long de la journée. Cette méthode est soumise à des critères de remboursement stricts.
Existe-t-il des alternatives non médicamenteuses pour atténuer les effets de la maladie ?
La kinésithérapie, ainsi que, par extension, le mouvement, constitue véritablement une pierre angulaire du traitement. Et ce d’autant plus que dans le cas de Parkinson, l’INAMI autorise un remboursement de plusieurs séances par semaine, voire même une par jour, pour les pathologies lourdes.
Une activité physique régulière est vivement recommandée également : marche, vélo…, au moins vingt minutes trois fois par semaine. Ce qui permettra d’éviter au maximum le développement d’escarres, d’ankyloses et de raideurs.
Parallèlement, d’autres pratiques sont également vivement conseillées, telles que des séances d’ergothérapie et de logopédie.
Mais il est essentiel que tous ces traitements et leurs alternatives soient encadrés par un bon soutien psychologique, d’où l’importance de l’entourage du patient :
- Famille.
- Amis.
- Médecin généraliste…